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L'allaitement au travail

Comme vous le savez, c'est une grosse épreuve et il faut beaucoup de motivation pour continuer d'allaiter a la reprise du travail.
Personnellement je vous recommande de continuer d'allaiter, et pour ça, je vais vous donner toutes les clefs et le pourquoi et du comment.

Le pourquoi...

Tout ce qu'on sait maintenant sur la protection apportée par l'allaitement est d'autant plus vrai pour un enfant qui va être gardé, en général à l'extérieur de chez lui, et va donc se trouver en contact avec beaucoup de germes nouveaux. Une étude faite sur des enfants dont la mère travaillait (6) a par exemple montré que le risque de présenter une diarrhée était 7,8 fois plus élevé chez ceux qui ne recevaient plus de lait maternel, tandis que le risque de présenter une pathologie respiratoire aiguë était 1,9 fois plus élevé. Et si l'enfant est moins malade parce qu'il est toujours allaité, c'est bon pour lui, c'est bon pour ses parents, c'est bon pour la société (et le trou de la Sécu !) et c'est bon… pour l'employeur, puisque la mère aura moins besoin de s'absenter pour garder son enfant malade. Dans l'étude précitée, l'absentéisme maternel en raison d'une maladie de l'enfant était 2,7 fois plus élevé lorsque l'enfant n'était plus allaité que lorsqu'il l'était toujours.

Et n'oublions pas que la poursuite de l'allaitement au-delà des premiers mois a également des effets bénéfiques sur la santé à long terme de l'enfant et de sa mère.

Pour ce qui est enfin des bénéfices psychologiques, en plus de ceux liés à l'allaitement prolongé, sa poursuite en cas de reprise du travail en comporte de spécifiques. Et c'est sur eux qu'insistent surtout les femmes qui ont vécu cette expérience. Toutes celles qui témoignent trouvent à peu près les mêmes mots pour les décrire : séparation adoucie pour l'enfant et pour la mère, moindre jalousie entre la mère et la gardienne, joie de la « tétée de retrouvailles », assurance donnée par ce lien sauvegardé.

... et le comment

Le vrai secret de la réussite, c'est tout simplement… de s'avoir que c'est POSSIBLE !

Il est bien sûr préférable d'être soutenue par son entourage; Deux petits « secrets » permettent aussi de mettre toutes les chances de son côté. Ils sont très simples, mais peuvent paraître déroutants, car ils vont à l'encontre de beaucoup d'idées reçues.

Le premier est qu'on peut continuer à allaiter complètement jusqu'à la reprise du travail, sans s'inquiéter si le bébé refuse le biberon (ce qui arrive souvent), voire la tasse ou la cuillère : il l'acceptera de la main de la personne qui le gardera, car il en comprendra alors la nécessité et l'utilité. Tandis que lorsque c'est la mère (ou une autre personne en présence de la mère, voire parfois en son absence mais avant la reprise), il ne comprend pas pourquoi on lui propose du « deuxième choix » alors que le « premier choix » est là tout près, à portée de bouche. On s'évitera ainsi bien des angoisses et des conflits pouvant tourner à l'épreuve de force. On minimisera aussi le risque de confusion sein/tétine (toujours présent, même s'il est fortement diminué, quel que soit l'âge de l'enfant) et on aura davantage de garanties que la lactation, mieux installée car plus ancienne, ne se tarisse pas. Bien sûr, accueillir un enfant qui n'a jamais connu le biberon inquiète souvent personnels de crèche et assistantes maternelles. Pourtant, quand on les interroge, elles reconnaissent volontiers que pour les bébés nourris depuis la naissance au biberon, il y a aussi besoin d'une période d'adaptation et qu'il arrive que certains refusent au départ le biberon donné par une nouvelle personne dans un lieu nouveau. Rien de très différent avec un bébé allaité...

La deuxième chose est, après la reprise, de continuer à allaiter à la demande dès qu'on a l'enfant avec soi (matin, soir, nuit, jours de congé, vacances). Non, cela ne « perturbera » pas l'enfant de ne pas avoir le même rythme à la crèche ou chez la nourrice, et à la maison. Au contraire, cela l'aidera à se structurer en lui permettant de faire la différence entre « quand je suis avec maman et que je peux téter » et « quand maman n'est pas là et que je ne peux pas téter ». De plus, cela permettra de garder un nombre de tétées non négligeable, et ainsi d'entretenir la lactation, même avec des horaires irréguliers.

Ces deux « secrets » expliquent pourquoi tant de femmes qui souhaitaient continuer à allaiter en travaillant disent que « ça n'a pas marché », « ça s'est arrêté au bout de trois semaines ». En effet, quand on parle d'allaitement et travail dans les magazines, on lit en général qu'il faut « habituer » l'enfant aux biberons dès avant la reprise, et qu'après, on pourra donner la tétée « matin et soir ». Je ne dis pas que ce système ne peut pas marcher. Mais trop souvent, on se retrouve avec une lactation en forte baisse, un bébé frustré, souffrant éventuellement d'une confusion sein/tétine, qui finit par se détourner du sein, à la grande déception de sa mère.

Tirer son lait Stimuler les seins au cours de la journée de travail aide à maintenir la lactation ; cela prévient d'éventuels engorgements, canaux lactifères bouchés, et minimise les « fuites ». Les femmes qui choisissent de tirer leur lait allaitent généralement plus longtemps que les autres.

Je vous recommande de tirer votre lait au même rythme des tétées de bébé. Par exemple, ma journée au travail est de 09h00 à 18H00 je tire mon lait vers 10h30-13h30-16H30 comme ça j'ai 3 stimulations dans la journée et je peux donner le lait à la crèche le lendemain pour ses biberons de la journée. N’hésitez pas à m'envoyer un email, un message sur Facebook ou Instagram pour demander conseil ou simplement pour en parler.

Je recommande de le conserver au frigo, dans une glacière électrique qui ce branche sur secteur ou dans une glacière standard avec un maximum de pain de glace pour tenir la journée (environ 4 ou 5 minimum) et de le mètre rapidement dans votre frigo personnel au retour du travail.

Et pas de stresse si votre lactation baisse au bout de quelques semaines.... ce n'est pas votre bébé rempli d'amour qui tète mais une machine pour laquelle vous n'éprouvez aucun sentiment d'amour. Votre cerveau finit par faire la différence et le taux d'hormone libéré n'est pas le même, de ce fait, vous produisez moins. Regardez des photos ou des vidéos de votre bébé quand vous tirez, vous verrez que ça ira déjà mieux.

Les craintes les plus fréquentes

La première concerne la « perte » du lait. Il est bien évident que si le bébé tète moins, la mère aura moins de lait. D'où l'intérêt de garder le plus grand nombre de tétées possible quand on est avec le bébé. D'où également l'intérêt de tirer son lait. La seconde crainte, c'est la fatigue. Et souvent l'entourage va appuyer lourdement en mettant systématiquement cette fatigue sur le compte de l'allaitement. Il est vrai qu'il est fatigant d'avoir un travail à l'extérieur et un petit bébé. Mais continuer à l'allaiter ne va pas accroître cette fatigue. Et puis cela évite d'avoir à préparer quelque chose de spécial pour le bébé en rentrant à la maison ! Dernière crainte : les engorgements et les écoulements « intempestifs. » Cela peut se produire les premiers jours, et la mère devra veiller à soulager une tension éventuelle des seins, en exprimant peut-être un peu de lait. Mais très vite et de façon quasi miraculeuse pour qui ne l'a pas vécu –, les seins vont s'adapter à ce nouveau rythme. Un dernier petit « truc » pour les « fuites » : il suffit en général d'appuyer fortement sur les seins (par exemple en croisant les bras) dès que ça commence à « picoter », pour empêcher le lait de couler, et ce en toute discrétion.

En conclusion

Il est évident que plus les circonstances sont favorables, plus il sera facile de concilier travail et allaitement : – bébé plus âgé (un mois de plus ou de moins peut faire une grande différence – horaires réduits et/ou flexibles (s'il n'est pas possible d'arrêter complètement de travailler, il est peut-être envisageable de prendre temporairement un temps partie) – temps de transport plus court ; – possibilité de tirer son lait ; – bébé gardé près du lieu de travail, voire sur le lieu de travail ; – et pourquoi pas, bébé emmené au travail ! Mais même dans des circonstances beaucoup moins favorables, il est possible de poursuivre l'allaitement. Et d'en tirer une grande joie, une grande fierté et une grande confiance dans ses capacités de mère. Il faut le dire et le redire : personne n'a jamais regretté d'avoir tenté l'aventure, toutes le referaient si c'était à refaire !

Ce que dit la loi

L'article de Martine Herzog Evans « Allaiter ? Vous avez le droit ! », paru dans AA n° 67 est très complet sur le sujet des pauses d'allaitement (notamment sur le problème que rencontrent les fonctionnaires et sur la façon de le résoudre). On peut aussi consulter son ouvrage Allaitement maternel et droit (L'Harmattan). Il faut savoir que le Code du travail a été très récemment « toiletté » et qu'il avait été question de supprimer les articles sur les chambres d'allaitement, jugés complètement obsolètes. A un moment où l'on chante volontiers les vertus des crèches d'entreprises, il a finalement été jugé que ce n'était peut-être pas si obsolète que cela, et seul le terme employé a été modifié : on parle désormais de « locaux dédiés à l'allaitement ». Voici donc comment se présentent désormais les « dispositions particulières à l'allaitement » dans le Code du travail (ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007), qui remplacent les anciens articles L 224-1 à L 224-5 :

Art. L 1225-30. Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d'une heure par jour durant les heures de travail.

Art. L 1225-31. La salariée peut allaiter son enfant dans l'établissement.

Art. L 1225-32. Tout employeur employant plus de cent salariées peut être mis en demeure d'installer dans son établissement ou à proximité des locaux dédiés à l'allaitement.

Art. L 1225-33. Un décret en Conseil d'Etat détermine, suivant l'importance et la nature des établissements, les conditions d'application de la présente sous-section.

source lllfrance

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